À propos d’insomnie et d’écriture.

Hier soir, dans un demi-sommeil, les mots et les tournures de phrases fusaient à l’intérieur de mon crâne. Je voulais tordre la langue, cracher le venin, dégueulasser le sol de ce liquide visqueux dans lequel je m’englue malgré moi en espérant que la pente évacue le poison.

Je me disais, dans ce même lit ce même soir, qu’enfin, des barrières imaginaires s’étaient envolées sans que je m’en aperçoive. Un besoin, presque violent de dire et par extension, d’écrire.

Pour la première fois, je sens que ma gorge est un barrage prêt à céder sous la pression de pensées qui appuient, s’agglutinent près de la sortie, prêtes à tout casser. J’ai envie de pleurer d’émotions.

Ma main gauche fait office de bouchon de cocotte-minute, ça sort au compte-goutte.
Pensées vapeur.
La vie est une succession assommante d’instants.

Mon cœur est extensible. Sa souplesse m’émeut. 
Il y a quelque chose de si dense et de si stable dans l’amour, que cette pensée m’apaise.